• Bénis soient les enfants et les bêtes

    N°220

    Glendon SwarthoutBénis soient les enfants et les bêtes

    Bless the beasts and the children

    1970, Stock 1971, Gallmeister 2017

    173 pages

    Arizona, un camp d’été pour adolescents de familles riches : apprentissage de la nature et des responsabilités. Six garçons particulièrement névrosés forment un groupe rejeté par les autres. Suite à la visite d’une ferme de  bisons, ils décident de faire un coup d’éclat.

    Livrés à leur folie et phantasmes, poussés par un sentiment pur de justice et de révolte, les six adolescents partent vers l’inconnu, transgressant les interdits qui en fait ne leur ont jamais été vraiment signifiés, et vont au bout de leurs peurs et de leurs angoisses. Ils se libèrent ainsi du carcan qui leur est imposé, jusqu’aux limites des normes de la société, et jusqu’au drame.

    A partir des personnalités de ces six adolescents perdus, décrites dans les détails grâce à des flash-back, paragraphes en italiques, qui décrivent des moments clef de leur enfance, G. Swarthout met le doigt sur les faiblesses de la société américaine bourgeoise, blanche, dominante et riche. Bénis soient les enfants et les bêtes est une sérieuse critique de la société libérale américaine. Critique qui résonne particulièrement juste en étant réactualisée avec l’ambiance américaine en place depuis l’élection de D. Trump.

    C’est aussi un roman écologique, dans lequel la nature est une composante forte - la libération des bisons qui vont retrouver les grands espaces est la clef qui redonne aux adolescents un vrai sens à leur vie - le faisant appartenir ainsi au mouvement du Nature Writing. G. Swarthout écrit avec un style très simple et efficace, sans apprêts, un peu daté, mais avec un sens du suspens et du drame. Bénis soient les enfants et les bêtes a connu un grand succès aux États-Unis à sa sortie et a été adapté au cinéma par Stanley Kramer en 1971.

    .....

    Extrait:

    Dans un nuage de poussière, la jeep et les deux pick-up passèrent en trombe par la brèche avant de s'arrêter brusquement. Une douzaine d'hommes sautèrent à terre, puis eurent un mouvement d'hésitation.

    Le soleil matinal était désormais bien installé, l'air enivrant comme une bouteille de Coca fraîche, et la terre féconde semblait pleine de promesses. Cependant un vent plaintif soufflait des profondeurs du canyon, gémissant bébé, bébé, tel un blues agitant les pins et balayant la vaste étendue de la réserve dans un dernier adieu. Le vent pleurait.

    Le regard mauvais sur leur grand chapeau, les hommes avançaient, le visage sévère. Quelques-uns parmi eux portaient l'uniforme. D'autres étaient des chasseurs athlétiques et portaient des fusils implacables. Soudain ils restèrent cloués sur place.

    Devant eux, au bord même de Mogollon Rim, craintifs et provocateurs, se tenaient cinq délinquants juvéniles, les yeux rouges, les cheveux hirsutes mêlés de brins de paille, les bottes et le jean sales, le dos de leurs vestes frappé des lettres BC. L'un d'entre eux serrait dans ses bras la tête cornée d’un bison, et tous étaient en larmes.

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    Eléments biographiques :

    Bénis soient les enfants et les bêtesGlendon Swarthout et né en 1918 dans le Michigan, et mort en 1992 dans l’Arizona. Professeur d’anglais à l’Université, il écrit son premier livre en 1943. Il a écrit 16 romans, western et policier, et 6 avec sa femme, Kathryn Swarthout. Plusieurs de ses livres ont été adaptés au cinéma, en particulier Une gâchette (The Shootist) adapté au cinéma par Don Siegel en 1976, sorti en France sous le titre Le Dernier des géants, avec John Wayne et Lauren Bacall.

     


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