• L'homme qui aimait les livres

    2024-17 A

    L'homme qui aimait les livresD.H. LAWRENCE

    L'homme qui aimait les îles

    The Man Who Loved Islands

    (1926).

    Traduit de l'anglais par Catherine Delavallade. Préface de Thierry Gillyboeuf.

    L'Arbre Vengeur. 2021

    76 pages.

     

    D.H. Lawrence (1885-1930), auquel l'Amant de Lady Chatterley (1926) apporta une grande notoriété, écrivit de nombreuses nouvelles ; l'Homme qui aimait les îles était sa préférée.
    Celui que l'auteur appelle notre insulaire, s'installe d'abord dans la plus grande des deux îles anglo-normandes lui appartenant et, avec l'aide d'un régisseur se lance dans l'élevage de vaches de Jersey et la culture. Le capitaine du voilier permettant de retourner sur la terre ferme, occupe une chaumière et fournit le poisson. Un charpentier et sa femme logent dans une autre, tandis que la dernière abrite un maçon veuf et ses enfants. Tout ce petit monde forme une société agréable et respectueuse du Maître, jusqu'à que cette belle harmonie se fissure et que l'insulaire soit obligé, pour éviter la ruine, de vendre l'île. Il déménage dans la seconde île plus petite ; seuls le charpentier, sa femme et un jeune apprenti orphelin l'accompagnèrent, ainsi qu'une veuve et sa fille, Flora, qui tenaient son intérieur. Flora était très désireuse de plaire au Maître, et cela aboutit à une liaison sans amour, qui poussa l'insulaire à partir, car « son île était souillée et abîmée. » (54). Mais, Flora lui ayant annoncé sa grossesse, il revint auprès d'elle. Une petite fille naquit, cela lui devint insupportable, et après avoir légué ses biens à Flora, il partit dans une autre île acquise depuis peu. D'abord heureux, en compagnie de l'écriture, de ses livres et de ses moutons, il se détacha peu à peu de tout, cessa d'écrire, de lire, vendit les moutons. Il se négligea, et un jour de grosse tempête accompagnée de neige, il comprit que tout allait être enseveli.

    Cette nouvelle est une métaphore d'une recherche de solitude, allant jusqu'à l'enfermement stérile et mortifère. Très conceptuelle, destinée à mettre en scène une idée, elle ne suscite pas plus d'émotion d'une démonstration mathématique.

    Citations

    « Mais lorsque vous vous isolez sur une petite île dans l'immensité de l'espace, alors l'instant présent se met à gonfler et à se dilater en grands cercles, la terre ferme disparaît, et votre âme sombre, nue et insaisissable, se retrouve dans le monde dépourvu de temps (…). Vous êtes dans l'autre infini. » p. 20

    « Ce fut en quelque sorte par pitié pour elle qu'il devint son amant. (…) Mais dès l'instant où il céda, il se sentit en désaccord avec lui-même. (…) Il n'avait pas voulu cela. (...) Il avait été rattrapé par l'instinct sexuel. (...) » p. 51-52.

    « Sa seule satisfaction était d'être seul, absolument seul, et de se laisser pénétrer par l'espace. Seulement la mer grise et les quelques arpents de son île baignée par la mer. Pas d'autre contact. Rien d'humain qui eût mis ce qu'il y avait d'horrible en contact avec lui. Seulement l'espace humide, crépusculaire, gagné par la mer ! C'était là la nourriture de son âme. » p.66-67


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