2016-52 bis

NATSUME Sôseki

Chemin :  j'ignorais l'existence de ce livre trouvé sur un rayonnage.

NATSUME Sôseki, À travers la vitre (1915).  traduit du japonais par René de Ceccatty et Ryôji Nakamura en 1993. Paris, Payot, Rivage poche n°359. 136 pages.

Ce livre, d'abord paru en feuilleton dans un journal, un an avant la mort de l'écrivain, est une œuvre de commande : « on m'a suggéré d'écrire à partir du Nouvel An » (9). Composé de 39 modules de longueur identique, écrit à la première personne, le livre se présente comme le journal même de Sôseki (1867-1916), qui alors, seulement âgé de 48 ans, mais très malade, nous fait partager ses réflexions de vieux sage, qui regarde les autres, la vie qui le fuit, « de ce côté-ci  de la vitre qui sépare mon petit moi du vaste monde » (8). Entre la narration de menus faits quotidiens, de courtes visites et celle des souvenirs permettant de faire revivre son univers d'enfant, d'adolescent, ses rapports avec sa famille, avec les autres, Sôseki se dévoile comme un vieil homme à la recherche de la sérénité, qu'il atteint  si l'on en croit la dernière phrase du livre: « Maintenant que la sérénité s'est installée dans la maison et dans mon cœur, je vais ouvrir en grand la vitre et j'achève ce texte, en plein ravissement, plongé dans la lumière calme du printemps. Puis, je compte faire une sieste, sur la véranda, un coude replié »

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Citation

          « J'étais trop petit pour savoir si elle chantait bien ou non, mais en sortant du vestibule et en marchant sur les dalles en direction de la rue, j'entendis très nettement la voix d'Okita. Je me souviens d'être resté immobile, souvent, par un après-midi de printemps, nimbant mon âme extasiée d'une radieuse lumière et écoutant d'une oreille distraite les leçons d'Okita, adossé au mur blanc de l'entrepôt de ma maison. C'est ce qui m'a permis d'apprendre par cœur des paroles de chante : 'Le cœur du voyage est sur la veste de chanvre'. »