• Shibumi

    N°183

    TrevanianShibumi

    1979, Robert Laffont 1981, Gallmeister 2008

    518 pages

    Alors qu’il a pris sa retraite dans un château isolé dans les Pyrénées basques et qu’il s’adonne à la spéléologie, un tueur à gages est amené à reprendre du service pour honorer une dette. Il s’agit d’éliminer des Palestiniens qui avaient participé à l’assassinat des athlètes israéliens lors des Jeux olympiques de Munich.

    L’intrigue n’occupe en fait qu’une petite partie du roman, le reste est consacré à la personnalité et à la vie du personnage principal. Né à Shanghai, sous l’occupation japonaise d’une mère russe et d’un amant prussien de passage, il est éduqué par un général japonais qu’il admire. Il devient vite très doué pour le jeu de go et divers arts martiaux, mais à la fin de la guerre, jeune homme, il est pris dans les tourments de l’occupation russo-américaine et devient tueur professionnel, spécialisé dans les assassinats contre-terroristes. Surdoué, il réussira toute sa vie à échapper aux divers services secrets qui veulent sa peau. Il cultive l’excellence cachée, l’art du shibumi.

    Trevanian, de son vrai nom Rodney William Whitaker, a mis dans ce roman sa fascination pour la culture japonaise et son amour des Pyrénées basques où il a lui-même résidé. Shibumi est aussi une critique sévère, acerbe et moqueuse de l’Amérique et de la domination mondiale de l’économie du pétrole.

    Shibumi est un roman dans la grande tradition du roman d’espionnage, on y retrouve un héros type James Bond, doté de pouvoirs surhumains, très attirant pour la gente féminine, et bien entouré, mais au service de personne si ce n’est de son art et de sa recherche personnelle du shibumi. Un roman dans lequel l’auteur a probablement mis beaucoup de lui-même, une intrigue prenante malgré quelques longueurs et une lecture souvent intéressante, en particulier sur la culture japonaise.

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    Extrait:

    Cette tentative et ces demandes apeurées n’eurent pour résultat qu’une descente à la maison Asakusa d’une équipe de policiers militaires à la recherche de preuve de la trahison de Nicholaï. Au cours de cette perquisition, l’officier en chef s’appropria comme matériel d’investigation une petite collection d’estampes de Kiyonobu et de Sharaku. Nicholaï l’avait acquise lorsqu’il en avait les moyens, navré de voir les propriétaires contraints par les désordres économiques et moraux causés par l’occupant de se défaire de ces trésors nationaux, mais désireux de le sauver des mains des barbares.

    Il se révéla par la suite que ces estampes eurent une certaine influence sur la décadence de l’art égalitaire américain. L’officier qui s’en était emparé les envoya chez lui et son enfant ignorant eut tôt fait de remplir tous les espaces vides avec ses Crayola, s’appliquant si bien à rester entre les lignes que sa mère admirative fut une fois de plus convaincue du potentiel créatif de son rejeton et le dirigea vers des études artistiques. Ce jeune prodige finit par devenir l’un des chefs de file du pop art grâce à la précision mécanique de ses reproductions de boîtes de conserve.

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    Eléments biographiques :

    ShibumiTrevanian est l'un des noms de plume de Rodney William Whitaker, né en 1931 dans le nord de l'État de New York et mort en 2005 en Angleterre. Après un doctorat en communications et cinéma, il devient professeur dans le Nebraska puis dans la Marine pendant la guerre de Corée et enfin à l’université d’Austin au Texas. Il a 40 ans quand parait son premier roman, et dès que son succès le lui permet, il quitte l’université pour séjourner régulièrement au pays basque qu’il affectionne. Il a écrit sept livres sous le pseudonyme de Trevanian, deux sous celui de Nicholas Seare et un certain nombre d’autres ouvrages sous son nom.


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