• Mille femmes blanches

    N°201

    Jim FergusMille femmes blanches

    One Thousand White Women

    1997, Le Cherche Midi 2000, Pocket 2011              

    501 pages

    En 1874, le président des États-Unis accepte un échange avec le chef des Cheyennes dans l’idée de favoriser l’intégration: 1000 femmes blanches contre 1000 chevaux. Seules quelques femmes, malmenées par la vie, partiront rejoindre les Indiens. Parmi elles, se trouve la narratrice, internée dans un asile pour n’avoir pas accepté les conventions de sa classe.

    J. Fergus utilise le processus romanesque du journal intime, celui de l’héroïne, qui a été retrouvé de nombreuses années plus tard par ses descendants. Le récit se déroule donc d’un jour à l’autre sans perspective historique. Grâce à cet artifice littéraire, J. Fergus se permet des remarques pleines d’innocence et de candeur sur les indiens et les relations avec le gouvernement, tout en étant bien articulées puisque l’héroïne est loin d’être sotte et a en fait une analyse plutôt construite de la situation. C’est donc à travers des yeux ingénus, admiratifs et courageux que le récit décrit la vie des tribus indiennes, leurs coutumes et leur décadence. Mille femmes blanches, c’est aussi la description de l’inéluctabilité de la fin de la civilisation indienne.

    Mille femmes blanches est un roman sur la condition indienne mais sur le ton de la comédie, et donc beaucoup moins sombre que les romans de Louise Erdrich (Love Medecine, une semaine un livre n°95) ou Joseph Boyden (Dans le grand cercle du monde, une semaine un livre n°149).

    On ne peut pas lire ce roman sans penser à Little Big Man (Arthur Penn, 1970), tant pour l’approche du côté des Indiens, que de la narration. L’influence de ce film sur Mille femmes blanches parait énorme, jusqu’à certains personnages et certaines scènes comme la charge finale sur le village en plein hiver qui sont comme sortis du film. Un roman sympathique, à lire en vacances.

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    Extrait:

    Je me sens aujourd'hui d’humeur lumineuse. Malgré les lourdes tâches, parfois épuisantes, qu'ils impliquent, les déplacements constants de ces dernières semaines offrent un mode de vie qui me convient. J'ai repensé au capitaine Bourke qui me demandait un jour avec emphase lors d'une conversation : « Où est le Shakespeare des sauvages ? » et je tiens peut-être la réponse. Si les Indiens ont peu contribué à la littérature et aux arts de ce monde, c'est sans doute qu'ils sont trop occupés à vivre – à voyager, chasser, travailler – pour trouver le temps nécessaire à en faire le récit ou, comme Gertie le suggérait, à méditer sur eux-mêmes. Je me dis parfois que c'est après tout une condition enviable… même s'il me faut toujours voler quelques instants, à chaque fois que possible, pour rapporter fidèlement les événements.

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    Eléments biographiques :

    Mille femmes blanchesJim Fergus est né en 1950 d’un père américain et d’une mère française. Il se passionne dès l’enfance pour la culture Cheyenne. Après des études de lettres, il s’installe dans le Colorado pour se consacrer à l’écriture. Il travaille dans la presse. Il publie un premier livre d’essais en 1992, puis son premier roman, Mille femmes blanches, publié en 1997, qui connait beaucoup de succès. Il a publié six romans.

     


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