N°180

Cédric Gras

Stock 2015, folio 2016

268 pages

C. Gras part pour deux mois de voyage dans l’automne de l’Extrême-Orient russe, de Yakoustk à Vladivostok en passant par l’île de Sakhaline. Il utilise tous les moyens de transport disponibles, marche aussi s’il le faut, il observe, partage, discute, analyse et s’émeut autant de la beauté et de la grandeur des paysages rencontrés que des histoires locales qui se mêlent à la grande histoire de la Russie comme à la géopolitique régionale.

L’Extrême-Orient russe est un bout du monde, loin de Moscou et de l’Europe, ouvert sur le Pacifique, côtoyant les voisins difficiles que sont le Japon, la Chine et les Corées, il a été traversé par les grands mouvements de l’histoire nationale et internationale que sont le tsarisme et le bolchévisme, les guerres mondiales et les révolutions.

C. Gras écrit en voyageur, en géographe historien mais aussi en poète. Moins aventurier que Sylvain Tesson (Dans les forêts de Sibérie, une semaine un livre n°2) qu’il a souvent croisé, ou que Bruce Chatwin (En Patagonie, une semaine un livre n°47), plus observateur du quotidien que Patrick Deville (Kampuchéa, une semaine un livre n°29) et plus érudit que Nicolas Bouvier, on retrouve chez C. Gras tous ces illustres ainés. Ce qui fait sa patte est un mélange de belle poésie dans les descriptions de la nature en automne et d’analyses socio-éco-politiques pertinentes. C. Gras parcourt ces terres désolées pour les comprendre, les décrire et les raconter. Certes, effort physique il y a, mais il n’en parle pas. Il est moins intéressé par lui-même que S. Tesson ou B. Chatwin, même si le genre, écrivain voyageur, se prête facilement au nombrilisme.

L’hiver aux trousses est d’abord un livre pour connaitre cet Extrême-Orient russe, dans un mélange d’aventures de voyage et de poésie naturaliste.

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Extrait:

Car l'automne est comme une braise qui meurt, gagnée par un tapis de cendres. On ne pouvait plus qu'appeler de ses vœux les myriades de flocons, la neige lourde et drue, et hâter vers le tombeau blanc cette pénible sénescence. Mais ce n’était pas ces chemins d'un domaine flamboyant et, une écharpe au cou, des promenades achevées au pied d’une cheminée de pierres. C'était un monde sauvage où les forêts avaient vendu leur âme au diable des saisons. Les brises nocturnes figeaient les eaux. Il restait ça et là des taches de livrée automnale, des cuivres et des éclats. Cependant s'annonçait inéluctablement la mue des immensités, la métamorphose de l'incommensurable, l’imminence de l'hiver et le glas de toute vie.

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Extrait lu:

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Eléments biographiques :

Cédric Gras est né près de Paris en 1982. Il suit des études de géographie tout en se passionnant pour la marche et l’alpinisme. Il finit ses études en 2006 à Omsk, en Russie et obtient un poste d’enseignant à l’Université de Vladivostok, puis il travaille pour l’Alliance française dans cette ville, puis à Donetsk, à Karkhov et à Odessa comme directeur. Il a écrit six livres, publiés chez Phébus et chez Stock, et de nombreux articles.