• Rouge, histoire d'une couleur

    2017-4 Michel PASTOUREAU


    Livre reçu en cadeau, d'un auteur dont j'ai déjà lu au moins deux ouvrages.
     

    PASTOUREAU, Michel, Rouge. Histoire d'une couleur. Paris, Seuil. 2016. 213 pages.

    Pastoureau est un médiéviste français, spécialisé de l'héraldique et des couleurs, mais qui écrit tout autant sur l'ours ou le cochon. Il a entrepris d'écrire une histoire des couleurs, et après le bleu, le noir, dont j'ai peut-être rendu compte ici, voici le rouge.
    Le rouge est la première des couleurs utilisée. On le trouve dans l'art pariétal (le noir accédant très très tardivement au statut de couleur, en attendant Manet et Soulages...) et dans les peintures, tissus, céramiques antiques. Pastoureau traite du rouge sous tous les angles possibles, en se limitant au domaine occidental. Il s'attarde sur l'étymologie du nom, ainsi que sur celle des mots désignants des teintes voisines (pourpre, incarnat, carmin, rose), sur les techniques de production et les métiers en rapport avec elle, particulièrement celui de teinturier, sur les supports (tissus, céramiques, statues, fresques, monuments, etc...) . Mais surtout il brosse au fl du temps l'évolution de l'usage social et de la valeur symbolique de la couleur, en insistant sur le fait que cette valeur est toujours ambivalente, comme le feu (fammes de l'enfer, des incendies, mais aussi du feu qui réchaufe l'homme et lui permet de cuire ses aliments), ou le sang, à valeur positive ou négative selon qu'il s'agit du sang qui circule dans les veines des vivants, ou de celui qui coule du ventre des femmes (impureté) ou des blessures des mourants, et même le roux, teinte secondaire de rouge, et couleur négative par excellence, car c'est celle du diable, du renard, est cependant aussi celle de la chevelure de David. Au passage, Pastoureau règle son compte à Bettelheim – auteur d'une étude psychanalytique des contes- et à son interprétation du Petit Chaperon Rouge, le rouge du chaperon ayant selon Bettelheim une forte connotation sexuelle et symbolisant le désir, alors qu'au Moyen Âge, lorsqu'est apparu le conte, bien avant que les frères Perrault ne le consigne, la couleur du désir et des amours était le vert – ce qui, à mon sens n'invalide d'ailleurs pas fondamentalement l'interprétation de Bettelheim...
    Pastoureau n'évite pas les répétitions d'une couleur à l'autre – tout ce qui touche au spectre de Newton, mais ici la répétition est inévitable- cependant il met à notre disposition son immense érudition, et éclaire certains usages de la couleur (le rouge sacerdotal, le rouge de la justice, par exemple), ainsi que maintes expressions dans lesquelles on le retrouve, comme « franchir la ligne rouge »..
    Quant à moi, je ne suis pas du tout rouge de honte de ne pas donner qq citations.


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