2017-26

Dominique FERNANDEZ

Lectures roumaines (suite)

Rhapsodie roumaine

Photographies de Ferrante Ferranti.

Paris, Grasset & Fasquelle. 1998.

282 pages.

En douze chapitres, Fernandez retrace son voyage en Roumanie, fait en voiture en compagnie du photographe Ferrante Ferranti, dans les années 90. Après une journée de route en Hongrie, son itinéraire le fait entrer dans le pays par Timisoara, puis remonter vers les Maramures, passer en Bucovine, descendre sur Lasi, gagner le delta du Danube à Tulcea et longer la Dobrogée, avant de rejoindre Bucarest. Il repart de là pour un périple plus court en Transylvanie et en Olténie. Les photos en noir et blanc de Ferranti donnent à voir les merveilles architecturales visitées et les visages émouvants croisés.

Ce faisant, Fernandez brosse l'histoire du pays et évoque ses grands artistes, cela en fonction du lieu où il se trouve : de Georges Enescu en Bucovine à Brancusi en Olténie en passant par Istrati dans la région du Danube. Comme tous les voyageurs sans doute, il souligne le caractère multi-national, multi-ethnique, multi-religieux du pays, ce mélange qui déconcerte et qui attache. Sans parler du chaos émotionnel constant dans lequel il nous plonge, car on passe d'un lieu où tout est « luxe, calme et volupté » comme les monastères de Bucovine, les châteaux et les églises fortifiées de Transylvanie ou une bergerie au fin fond des Maramures, au chaos des villes comme Bucarest ou Suceava. Fernandez voit dans les contradictions du pays l'expression d'une tension, d'un tiraillement constant entre Orient et Occident, dont la Roumanie serait le point de rencontre, selon la formule consacrée.

Ce livre, écrit il y a presque vingt ans, m'a permis de confronter ma perception du pays à celle d'un autre voyageur, et de me rendre compte que fondamentalement, le pays a peu changé et que les questions demeurent.

Pas de citation, car rien de saillant sous une plume sans personnalité et laxiste : l'académicien qu'est Fernandez ne semble pas connaître, par exemple, la différence d'emploi entre soi-disant et prétendu.