• Mes Départs

    2017-23

    Panaït ISTRATI

    Chemin: A Suceava, en Bucovine, je me suis mise en quête de lecture – guide et assimil étant utiles mais peu planants.  Dans la grande librairie du centre, la libraire m'a envoyée chez Auchan (Palas Auchan... il y aurait beaucoup à dire des dégâts causés par la grande distribution, surtout en Roumanie, mais c'est un autre sujet...).  Peu de choix,  des  Folio 2€.

    Mes Départs

    Paris. Gallimard (1ère édition 1928). Folio 2, n°4195

    144 pages.

       Istrati, le je narrateur, parle ici, comme dans beaucoup de ses livres, de sa vie nomade. Il organise son récit en trois chapitres.

       À treize ans, son certificat d'études en poche, Istrati quitte définitivement l'école,  malgré le conseil de l'instituteur qui voyait en lui un adolescent fait pour l'étude. Sa mère veuve est trop pauvre. C'est la sortie de l'enfance qui l'amène à travailler dans la taverne de ses oncles, puis pour compléter sa formation dans celle d'un Grec, Kir Leonida, car les grecs selon ses oncles sont moins durs que les Roumains. Chez ce dernier il est en butte à la dureté du comptable et des autres apprentis. Son amitié avec un homme âgé et asthmatique, le capitaine Mavromati, qui le soutient dans son désir de savoir en lui offrant un livre français, le Dictionnaire universel, fait l'objet du second chapitre, jusqu'à ce qu'il cesse de travailler à la mort de Mavromati. Le dernier chapitre est consacré à ses errances, de Constanza à Naples, ville qui le séduit littéralement, et de Naples à Alexandrie alors qu'il visait la France...

              Ce livre, comme bien d'autres de l'auteur, possède un côté roman picaresque haut en couleur, avec un petit air tzigane.

    .....

    Citations

        "Pour atteindre la France - qui a toujours été regardée par l'Orient comme une amante idéale - nombre de vagabonds rêveurs se sont éperdument lancés à son appel, bien plus qu'à sa conquête, mais la plupart, les meilleurs peut-être, ont laissé leurs os avant de l'avoir connue, ou après, ce qui revient au même. Car il n'y a de beauté que dans l'illusion. Et qu'on atteigne ou non le but de sa course, l'amertume a presque le même goût dans les deux cas. Les fins se valent toujours. Ce qui importe, pour l'homme aux désirs démesurés, c'est la lutte, la bataille qu'il livre à son sort pendant que ces désirs persistent: voilà toute la vie, la vie du rêveur.

         Je suis un de ces rêveurs. Et j'ai voulu jadis, entre tant d'autres désirs, atteindre aussi la terre française. Voici une de mes tentatives échouées, la plus belle." pp. 87-88. (Début du dernier chapitre).


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :