• Le portrait

    2017-19

    Pierre ASSOULINE

    Chemin : livre choisi dans le petit rayon en langue française d'une librairie italienne. Je n'avais jamais rien lu d'Assouline, mais savais qu'il jouissait d'une certaine réputation. Et puis, il s'agissait aussi d'Ingres...

    le Portrait.

    Paris, Gallimard, Folio 4897. 2012 (1ère édition 2007). 

    327 pages.

              Pierre Assouline entreprend ici de faire parler le portrait de la baronne James de Rothschild, peint par Ingres entre 1844 et 1848, et qui appartient aux grands portraits du maître.

              Le je narrateur représente le portrait lui-même de la baronne Betty, qui s'exprime au lendemain de sa mort, en 1886, jusqu'à la vente, en 2007, de l'hôtel Lambert à un émir du Qatar. En relatant ce qui se passe sous ses yeux, dans les différents endroits où le tableau a été accroché, des diverses résidences familiales aux musées auxquels il a été prêté lors des rétrospectives consacrées au peintre c'est en pointillé que le portrait brosse l'histoire du tableau, l'histoire de la famille Rothschild en soulignant les principes qui la  constituent, analyse les rapports entre juifs et non-juifs, fait revivre les grands moments de ces années-là (l'affaire Dreyfus et la Seconde Guerre Mondiale en marquent les temps forts), décrit les codes et les manières d'un monde pas totalement disparu et fait le portrait du portrait, c'est-à-dire de Betty, femme cultivée, assez libre, mais un peu trop policée pour être vraiment attachante.

              Pierre Assouline a une écriture simple, qui se nourrit de belles formules, de mots d'esprit et de légèreté, sans cependant être trop superficielle.

    .....

    Citation

              « Il y avait du tyran en James, en ce qu'il faisait régner une manière d'absolutisme chez lui et autour de lui, probablement parce que ses vies étaient gouvernées par quelques absolus. Qui oserait dire que cela ne lui a pas réussi ? Avoir une idée de ce qui doit être fait et s'y tenir, on sait de pires vices. Mais j'eus du mal à lui faire admettre la faiblesse d'une pensée qui ne s'exprime que sur le mode autoritaire. La véritable autorité appelle reconnaissance plutôt qu'obéissance, bien que ce type de raisonnement lui parût relever du sophisme. » p.87-88

              « Quand cesseront-ils de nous imaginer en autant de Lilith au vagin denté ? Nous sommes comme les autres, seulement un peu plus. » p. 129


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