• le Balcon de Spetsai

    2018-8

    le Balcon de SpetsaiMichel DÉON

    Mon chemin : livre trouvé dans une librairie, par hasard. Or, vu un programme chargé de travaux, je pense remettre à l'année prochaine un voyage en Iran, et me contenter de l'Europe du sud-est. D'où mon attention  arrêtée par ce livre.

    le Balcon de Spetsai. Paris. Gallimard. 1ère édition 1961. Paris, Gallimard, 1993, pages 11 à 241 d'un recueil regroupant plusieurs textes sous  le titre de Pages grecques.

    Michel Déon narre son séjour grec, durant l'hiver 1959-1960, dans une île située au large du Péloponnèse, à la pointe du golfe argolique. Alors, Déon a quarante ans et commence à être un écrivains de renom. Il recherche en Grèce le calme et l'harmonie propices à l'écriture, « une facilité d'être », opposée  la « difficulté d'être » avouée par Fontenelle de son propre aveu (p. 18). Séjourne avec lui tout son bagage d'humanités, d'où il tire une perception très riche du pays, même s'il déclare vouloir mettre de côté l'Antiquité. Il nous introduit donc dans le quotidien d'une île grecque au milieu du siècle dernier ; il nous brosse le portrait de quelques îliens haut en couleur, nous décrit les fêtes, les coutumes, les costumes. Il se montre sensible au magnifique paysage, certes, mais aussi à la cuisine,  aux plantes,  aux voix, « voix de gorge avec des intonations arabes et une modulation beaucoup moins monotone. Voix grecques dont le timbre n'existe dans aucun autre pays au monde. » (20). Il nous fait partager ses lectures (Kazanzaki, Taskanakis, Cavafy, Sefiris, mais aussi Norman Mailer, Bellow, etc).  Ses correspondants sont rien moins que des gens comme Kleber Haedens et lorsqu'il reçoit une visite de France, si ce n'est pas quelqu'un de sa famille, c'est Jacques Chardonne, alors âgé de 76 ans.

             Une échappée belle, écrite dans un langue simple, qui ne recherche pas les effets, le style, recherche qui rend souvent les textes si lourds.

    Citations.

    « Il n'y eut pas un regard réprobateur pour nos tenues de décivilisés si désinvoltes en ce grand jour.  La politesse grecque atteint cette hauteur : cérémonieuse, mais simple, stricte et large à la fois. Ceux qui vivent en dehors du cercle ont droit aux mêmes égards sans que l'on exige d'eux les mêmes devoirs. Preuve que cette politesse vient du coeur et implique une grand respect de la personnalité, de l'honneur de chacun. (…) Je n'en vois pas beaucoup d'autre explication que la certitude chez tout Grec d'appartenir à un égal genre humain et la soumission de la bonne volonté à l'ordre naturel des choses. » p.41

    « Ce n'est pas la première fois que j'éprouve l'impression d'un châtiment devant d'admirables ruines. Une main  sans pitié broie ce qui est le plus digne de notre orgueil. Rien n'échappe. Nous menons, contre l'Éternité, une lutte dérisoire parce qu'elle prétend vaincre les éléments alors que c'est l'homme qui écrase tout, de son poids, de sa sauvagerie, de sa bêtise et que c'est de lui qu'il faut se méfier d'abord. » p.60


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