• La Sagesse dans le sang


    2016-43

    La Sagesse dans le sangFlannery O'Connor

    Livre prêté par Sylvie, ma jardinière-peintre sur l'île.

    O'CONNOR Flannery, la Sagesse dans le sang (1952), traduit de l'anglais des États-Unis par M.-E. Coindreau, Paris, Gallimard, Biblos.

    Pages1 à 174.

    Flannery O'Connor (1925-1964), à la suite de Twain, Faulkner, Cadwell, Mc Cullers, appartient à ce qu'on nomme la littérature du sud, qui serait caractérisée par le réalisme et l'ironie. Elle y occupe un rang sufsamment respectable pour avoir droit à un gros volume de la collection Biblos, qui est chez Gallimard une sorte de rattrapage pour les auteurs qui ne méritent pas les honneurs de la Pléiade, papier bible, pleine peau, dorure...
    La narratrice, dont c'est le premier roman, introduit le personnage principal de façon indirecte, par la description qu'en fait Mrs Hitchcock, qui partage avec lui un compartiment de wagon lit - le train, qui était encore, alors, un lieu support de rêves, est ici une métaphore de l'errance et du déracinement. Front bas, yeux enfoncés, nez d'aigle, Hazel Motes a quelque chose d'inquiétant, qu'accentue un comportement bourru, irascible et agressif. Élevé à Eastrod, Tennessee, Hazel, après 4 ans d'armée qui l'ont rendu invalide, ce qui lui permet de bénéficier d'une pension, se rend à Taulkinham avec l'intention d'y prêcher l'Église de la vérité sans Jésus crucifié. Arrivé en ville, il achète une voiture Essex, et c'est, monté sur le capot, qu'il prêche l'Église sans Christ. Il rencontre d'autres esseulés, Enoch Emery, employé municipal, Hawks, l'Évangéliste aveugle, et sa fille de 15 ans, qu'Hazel se met en tête de débaucher. Pour ce faire, il loue une chambre dans même pension qu'eux, la pension d'une veuve, Mrs Flood.
    Camelots insistants, prêcheurs arnaqueurs, prostituées indolentes, fics brutaux, veuves cupides, serveuses malveillantes, marchands voleurs, racistes inconscients, déracinés jusqu'à la folie, paumés en tous genres à la recherche de quelques cents, à la recherche de quelque compagnie, telle est l'humanité que choisit de nous décrire l'auteur, elle-même issue de la bourgeoisie et vivant dans une grande maison entourée de domestiques noirs. Fervente catholique, l'auteur fait du péché, du salut, du rachat, l'obsession d'Hazel Motes, malgré ses déclarations ostensiblement blasphématoires : on n'en (de Dieu) veut pas, mais on n'y échappe pas...
    Pour qui ne partage pas les convictions de la dame, le livre n'est pas tant noir – il l'est certes- que sans intérêt, voire parfaitement chiant avec ses personnages sans nuances, véritables caricatures destinés à servir une idéologie.

    Exit F. O'Connor.
    Pas de citations, je n'ai plus le livre.


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