• L'identité

    2017-21

    Milan KUNDERA

    Livre trouvé dans la librairie de Vicenza.

    L'Identité.

    Paris, Gallimard, Folio 3327. 2007 (1ère édition 1997).

    220 pages

             Elle et lui, soit Chantal et Jean-Marc, vivent un amour fusionnel, du fait peut-être qu'elle l'ait rencontré après la perte d'un enfant, qu'elle ait divorcé pour vivre avec lui et qu'ils se trouvent sans enfants, qu'ils en aient ou non voulu, cela n'est pas précisé. Tout en participant au monde par leur travail -elle, brillamment, lui plus modestement- ils vivent à côté, sans aucun goût pour lui ni aucune empathie pour leurs collègues de travail. Alors qu'elle se trouve seule à l'attendre au bord de la mer, des pensées curieuses l'assaillent et surtout elle fait une douloureuse constatation: "je vis dans un monde où les hommes ne se retourneront plus jamais sur moi", ce qu'elle confie à Jean-Marc, à son arrivée.

                De là, s'installe un jeu troublant entre eux. Et c'est un enchevêtrement de pensées, secrètes ou avouées - parfois avec cruauté-, de faux-semblants, de recherche ou d'évitement de l'autre, en un récit qui mêle le rêve à la réalité, et qui pose la grande question : qui sommes-nous exactement, pour nous et pour l'autre. D'où le titre.

                Un petit- par son volume- livre troublant et très attachant, qui m'a sans cesse renvoyée au dernier film de Kubrick, Eyes wide shut.

    .....

    Citations.

                " (...) mon chéri, mon chéri, ne pense pas que je ne t'aime pas ou que je ne t'ai pas aimé, mais c'est précisément parce que je t'ai aimé que je n'aurais pu devenir celle que je suis si tu étais toujours là. Il est impossible d'avoir un enfant et de mépriser le monde tel qu'il est, parce que c'est dans ce monde que nous l'avons envoyé. C'est à cause de l'enfant que nous nous attachons au monde, pensons à son avenir, participons volontiers à ses bruits, à ses agitations, prenons au sérieux son incurable bêtise. Par ta mort, tu m'as privée du plaisir d'être avec toi, mais en même temps tu m'as rendue libre. Libre dans mon face à face avec le monde que je n'aime pas. Et si je peux me permettre de ne pas l'aimer, c'est parce que tu n'es plus là. Mes pensées sombres ne peuvent plus t'apporter aucune malédiction. Je veux te dire maintenant, tant d'années après que tu m'as quittée, que j'ai compris ta mort comme un cadeau et que j'ai fini par l'accepter, ce terrible cadeau." (Chantal devant la tombe de son fils) p. 77-78

                "(...) notre seule liberté est de choisir entre l'amertume et le plaisir. L'insignifiance de tout étant notre lot, il ne faut pas la porter comme une tare, mais savoir s'en réjouir." p. 181


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