• Kim

    2017-7 

    Relecture. Je ne gardais aucun souvenir de ma première lecture.

    KIPLING, Rudyard, Kim (1901), traduction de  Pierre Coustillas.

    Paris, Gallimard, Pléiade, tome III. 1996.

    Pages 3 à 312.

    Kim est le roman le plus célèbre de Kipling. Il se passe entièrement dans l'Inde d'avant la partition de 1947 et retrace la vie d'un jeune garçon de Lahore,  entre sa treizième et sa dix-huitième année. Fils d'un « jeune sergent-chef du régiment des Mavericks », Kimdall O'Hara, qui une fois devenu veuf sombra dans l'opium,  le jeune Kim maîtrise davantage les codes de la culture indigène que ceux des  blancs que son père n'eut pas le temps de lui transmettre.  Le livre s'ouvre sur sa rencontre avec un lama tibétains, venu de Bhotiyal et adepte de la Voie moyenne, « vivant en paix dans nos lamasseries » (8) . Le lama intrigue Kim  qui « pensait connaître toutes les castes »,  mais n'en avait jamais vu. « Haut de près de six pieds, il était drapé dans les plis d'une étoffe crasseuse rappelant une couverture de cheval, mais de tous ces plis il n'en était pas un que Kim pût rattacher à un métier ou une profession connus. À sa ceinture pendait une longue écritoire de fer ajouré et un chapelet de bois comme en portent les saints hommes »( 7). Kim  lui  propose de devenir son chela, i-e son valet qui veille sur lui, trouve les lieux pour dormir et mendie à sa place. Si le lama est en quête du « Fleuve de la flèche » , Kim recherche un « taureau rouge en champ vert » , et ils décident de partir ensemble en pèlerinage. Ils passent leur première nuit dans le caravansérail du Cachemire, « où demeurait  Mahbub Ali, grand afghan à barbe écarlate » (23) , marchand de chevaux qui sillonne le pays et traverse les Passes du nord, et auquel Kim rend des services, en toute discrétion, l'Afghan le prenant sous sa protection et l'appelant « Ami de tout le monde ».

              Et ainsi, Kim et le lama partent ensemble sur la route qui traverse l'Inde du nord, de Lahore à Bénarès, voyage interrompu par diverses péripéties, mais à l'issue duquel, le lama aussi bien que Kim trouvent l'objet de leur quête.

              Outre cet aspect de « roman d'initiation » pour Kim, le livre est une mine pour la description de l'Inde du début du XXème siècle, l'Inde du nord au pied des hautes montagnes, sur les routes de laquelle se mêlent peuples et castes d'une incroyable diversité, l'Inde du nord aux paysages sublimes.

    .....

              CITATION

              « Mais tout était source d'enchantement -la route sinueuse qui grimpait, plongeait, se déroulait au flanc d'éperons rocheux de plus en plus élevés ; les lueurs de l'aube teintant les neiges  lointaines ; les cactus candélabres s'étalant sur les pentes pierreuses ; la voix d'innombrables eaux vives ; le babil de singes ; les déodars majestueux grimpants en rangs serrés, branches pendantes ; le panorama des plaines s'épanouissant très loin au-dessous d'eux ; les trompes nasillardes des tongas  (véhicules à deux rouges tirés par deux poneys NDLR) qui cornaient incessamment, et la bousculades des chevaux de main lorsqu'un tonga prenait un tournant à vive allure ; les haltes pour les prières (…) ; les conciliabules du soir, aux étapes, lorsque chameaux et bœufs ruminaient gravement de conserve et que leurs conducteurs flegmatiques échangeaient les nouvelles de la Route – tout cela faisait chanter le cœur de Kim » p. 156.


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