• Les voyages en Orient du Baron d'Aubonne

    2018-34

    Les voyages en Orient du Baron d'AubonneTAVERNIER Jean-Baptiste

    Les voyages en Orient du Baron d'Aubonne. 1605-1689.

    Extraits des Six voyages en Turquie, en Perse et aux Indes, ouvrage publié en 1676

    Favre 2005

    317 pages.

    Ce texte est composé d'extraits de l'édition de 1676 et reprend environ un sixième du livre d'origine, dans lequel Tavernier ne présentait pas ses six voyages chronologiquement, mais par routes et par thèmes. Géographiquement, après un départ de Paris, le point extrême atteint est Gandikota en Inde. On peut mesurer d'ailleurs la réduction du territoire persan : à l'époque Erzurum était en Perse, qui est maintenant en Turquie.

    Tavernier nous donne un récit très pratique de ses voyages, comme nos guides actuels. Il n'est jamais avare de détails sur les itinéraires (terre, mer), sur le moyen de transport et la durée des trajets (les caravanes de chameaux cheminent de sept en sept bêtes pour des étapes d'une traite, de six à douze heures, selon les régions et la saison), sur les pays traversés (la Turquie est dangereuse, mais en Perse règne le bon ordre), sur les systèmes de douane qu'il ne se gêne pas pour contourner en cachant des pierreries dans ses vêtements, sur l'accueil reçu des rois et de leurs vizirs, sur les biens recherchés par les mêmes et leur valeur, et inversement sur les biens disponibles à rapporter en Europe, où et à quel prix.  Il souligne la différence de vêtements, de mœurs, les faits qui l'étonnent : la consommation de viande de cheval par les Tartare, l'usage d'oudres (outres, je suppose) en peau de bouc, poils à l'intérieur pour le transport et la conservation du vin, l'extraction et l'usage du talc, etc.

    C'est le récit d'un marchand qui se fait rarement poète, et qui évalue souvent les choses en fonction des facilités ou des difficultés qui lui sont faites, à lui et aux autres marchands, mais c'est une relation d'un grand intérêt pour l'exactitude et la précision des faits rapportés, car, lorsque Tavernier aborde un sujet, il essaie d'être le plus exhaustif possible dans les limites des connaissances de l'époque.

    Citations

    " Il y a deux sortes de caravansérails. Les uns sont rentés, où on est reçu charitablement comme dans nos hôpitaux ; les autres ne le sont pas, et on paie ce qu'on y prend pour la bouche. (…) Pour ce qui est des caravansérails de Perse, j'ai remarqué ailleurs qu'en général, ils sont plus commodes et mieux bâtis que ceux de Turquie, et que dans les distances raisonnables, on en trouve dans presque tout le pays. Il est aisé de voir par cette description des caravansérails, que s'ils ne sont pas si commodes pour les riches que nos hôtelleries d'Europe, ils le sont plus pour les pauvres qu'on ne refuse pas là de recevoir, et qu'on ne contraint pas de boire et de manger plus qu'ils ne veulent, étant permis à chacun de régler sa dépense selon sa bourse." p. 52-53

    " Il faut avouer enfin que la Cour de Perse est la plus polie et la plus civile de tout l'Orient, que les Étrangers y sont mieux venus qu'ailleurs, qu'ils y sont chéris et protégés, et pour le dire en un mot que la Perse est à l'Asie ce qu'est la France à l'Europe." p. 131.

    "J'ai remarqué plus d'une fois qu'en tout l'Orient, il ne se faut jamais présenter les mains vides, ni devant le Roi, ni devant les gouverneurs des provinces, et qui ne leur apporte rien de curieux, n'est jamais le bienvenu." p. 168


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