• Le Piège d'or

    N°368Le Piège d'or

    James O. Curwood

    The Golden Snare

    Traduit de l’anglais par Paul Gruyer et Louis Postif

    1921, Grès et Cie 1924, Le Rocher Motifs 2008

    188 pages

    Un jeune agent de la police montée part dans le grand Nord à la poursuite d’un homme étrange qui vit avec des loups après le meurtre de plusieurs de ses collègues. Comme seule piste, il dispose d’un collet fabriqué avec des cheveux longs et blonds.

    Dans ces contrées extrêmes et désolées, il va rencontrer l’homme et ses loups, mais aussi une très belle jeune femme, un très méchant braconnier et une bande d’Esquimaux sauvages et tueurs. Il traversera ces aventures avec un dynamisme et un optimisme qui lui feront vaincre tous ces ennemis et trouver le bonheur.

    Jim Curwood dépeint un monde fantasque et imaginaire dans lequel les personnages sont exacerbés : la brute est hirsute et immense, les méchants Esquimaux sont d’une grande laideur, et la jeune femme d’une grande beauté, ses longs cheveux blonds couvrant son corps gracieux ! C’est un monde sublimé car c’est un monde qu’il connaît bien pour y avoir souvent voyagé !

    Le Piège d’or appartient à cette littérature populaire longtemps qualifiée « de jeunesse », comme les romans d’aventures de Jack London. Il est vrai que cette littérature n’est ni réaliste ni philosophique mais elle possède une légèreté et un charme qu’on ne trouve guère dans l’écriture contemporaine.

    Les scènes dans la cabane sous la neige font penser à La Ruée vers l’or de Charlie Chaplin quand il attend la jeune femme qui n’arrive pas : une belle poésie dans une ambiance bon enfant et désuète. On comprend que les textes de Jim Curwood aient été adaptés au cinéma muet dans les années vingt.

    Un auteur moins connu que Jack London mais dont la lecture est reposante et souriante.

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    Éléments biographiques

    Le Piège d'orJames Oliver Curwood, dit Jim Curwood est né en 1878 et mort en 1927 dans le Michigan. Il commence à écrire des histoires dès l’âge de 9 ans. Il arrête jeune le lycée pour partir voyager à vélo à travers les États-Unis. Une de ses histoires est publiée dans un journal. Il réussit un examen d’entrée pour l’Université du Michigan pour étudier le journalisme et entre ensuite au Detroit News Tribune en 1902. En 1906, il décide de se consacrer à l’écriture. Il voyage beaucoup dans le grand Nord canadien et devient explorateur écrivain pour le gouvernement canadien. Il meurt alors qu’il est en Floride à la suite d’une morsure d’araignée. Il a publié 37 livres qui ont été très souvent adaptés au cinéma (dont L’Ours de Jean-Jacques Annaud en 1988) ou à la télévision.

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    Extraits 

    L'autre Esquimau, rampant sur les mains et sur les genoux, la figure ensanglantée, n'était plus qu’à quatre pas de lui. Dans la neige, Philip aperçut son bâton. Il le ramassa et remit son revolver dans sa poche. Un simple coup, bien asséné, et le combat était terminé.

    Le tout n'avait pas demandé cinq minutes. Le sort avait été généreux envers Philip. Trois tas noirs gisaient sur la neige. C'était tout ce qu'il restait de ses ennemis, dont deux au moins étaient morts.

    Il était encore à contempler ce magnifique résultat, et se tenait en garde contre une nouvelle attaque, lorsque, s’étant retourné, il poussa un cri stupéfié. Quelqu'un était debout, à dix pas de lui. C'était Célie.

    En costume de nuit, ses jambes nues s’enfonçant dans la neige, elle tendait vers son ami ses bras nus, dans l'aube grise de l'Arctique. Elle prononça :

    – Philip ! Philip !

    Il fit un saut jusqu’à elle. Parce qu'elle avait pensé qu'il était en péril de mort, elle était accourue, dans cet accoutrement. Comment douter maintenant qu'elle aussi l'aimait ?

    Il répondit : « Célie ! Célie ! » avec des sanglots dans la voix.

    Puis il la prit dans ses bras robustes et, en courant, l'emporta vers la peau d'ours.

    Presque brutalement, il l'y roula, il l’y enserra, au point de l'en étouffer. Leurs sanglots se mêlèrent dans le jour glacé. Et, comme ils étaient penchés tous deux l’un vers l'autre, ils dressèrent, en même temps l'oreille.

    Aigu et sauvage, le « cri du sang » des Kogmollocks avait retenti au loin. Il était un appel aux trois encapuchonnés qui venaient d'attaquer Philip et il leur demandait une réponse.

    Il avait été poussé à l'ouest, à un mille de distance environ, et, plus loin vers l'est, il fut repris et répété. Philip appuya sa figure contre celle de Célie. Son cœur murmura une prière, car il savait que la bataille venait seulement de commencer.

     


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