• Des déserts aux prisons d'Orient

    2018-46

    Des déserts aux prisons d'OrientEn traînant dans une belle librairie, à l'enseigne du « Gang de la clé à molette », de Marmande.

    CAMPBELL Donald

    des Déserts aux prisons d'Orient

    Transboréal 2015

    209 pages

     

    Le recueil serait tiré d'un livre paru, en deux tomes, sous le titre des Aventures de Donald Campbell dans un voyage aux Indes par terre, et anecdotes piquantes sur l'originalité de son guide Hassan Artas, à Paris, chez P. Besson, en l'an VII (1798). Cette édition est elle-même la traduction d'un livre en anglais qui présentait la relation de voyage de D. Campbell (1751- 1805) sous une forme épistolaire, que n'a pas respectée la traduction française. Dans l'introduction de François Lantz, responsable aussi des notes, rien n'est dit sur l'établissement du texte ni sur le nouveau titre affecté à ces aventures. Le pire était à attendre.

    Campbell, fils de famille dont le père a fait une affaire malheureuse entraînant sa ruine et père malheureux qui a perdu deux de ses enfants, décide de quitter Londres pour gagner les Indes où il possède des propriétés, afin de faire fructifier son bien et de redresser ainsi le revers de fortune familial. Il quitte Londres en mai 1781, et s'embarquera de Canton pour l'Angleterre, le 29 décembre 1884, date qui signe la fin de son récit. Il traverse le continent européen jusqu'à Trieste, navigue sur l'Adriatique en faisant halte à Zante (Zakynthos, une île ionienne), s'arrête à Alexandrie et au Caire, avant de reprendre la mer pour rejoindre Lattaquié via Chypre. Puis, par voie terrestre, il va d'Alep à Bassora et Bouchehr en Perse d'où il prend de nouveau la voie maritime. Un naufrage le fait tomber aux mains d'un capitaine du redoutable Hyder Ali. Cependant, il arrive à aider ses compatriotes dans la guerre de Mysore, avant d'aller faire du tourisme en Chine et de regagner son pays.

    Lantz annonce un récit de voyage (il ne sait pas compter et en augmente la durée d'un an), le premier dans son genre (apparemment, il n'a pas entendu parler de Tavernier, ni de Chardin, voyageurs du XVIIème siècle), doublé d'un roman d'aventures avec pour caisse de résonance un conte moral. La relation de voyage va rarement plus loin qu'une énumération (très peu des descriptions) de noms de lieux suivie d'un jugement lapidaire (l'horreur de Cologne ou au contraire « les merveilles » de Bagdad et de Bassora) ; le roman d'aventures se réduit à trois aventures amoureuses désincarnées, ainsi qu'au naufrage et à la prison ; le conte moral se borne à l'affirmation de sentiments convenus et de parti-pris moraux incontournables (piété filiale, loyauté, etc.). À la décharge de Lantz de bonnes notes. Ce qu'il fait qu'on est tenté de croire que des passages de Volney ont été repris et que comme il l'indique en note 12 (p. 188) le livre aurait été écrit par un éditeur d'origine irlandaise établi aux États-Unis au début du XIXème siècle.

    Bravo aux éditions Transboréal pour la malhonnêteté éditoriale.

    Citation : la seule notation jamais trouvée ailleurs, alors que les mariages temporaires sont largement relatés.

    « La loi de Mahomet ne permet point de se remarier avec une femme avec laquelle on a divorcé trois fois avant qu'elle n'ait fait le choix d'un nouvel époux. Celui-ci, pour une somme convenue, la rend à son premier mari. Cet époux simulé s'appelle un hullah. » p. 68.


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